Le testament spirituel de Simone Weil

Conférence de Fanny BRUZAN-METAIS, Professeure de philosophie

A la fin de l’année 1942, Simone Weil rejoint la France libre à Londres. La jeune philosophe est employée comme rédactrice à des tâches intellectuelles qui briment son profond désir d’être missionnée sur le front, au plus près du danger.  Cette période brève – la dernière de sa courte vie – fut aussi consacrée, en marge de ses tâches officielles, à la rédaction de textes qui sont l’aboutissement de sa réflexion philosophique, et constituent ce que l’on pourrait appeler son testament spirituel. On trouve en effet dans ces « écrits de Londres », aujourd’hui rassemblés dans les œuvres complètes de Simone Weil, les bases d’une civilisation nouvelle, à construire après la victoire sur le nazisme. Un nouvel ordre moral et politique qui aurait pour socle, non pas la notion de droit (au cœur de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen), mais celle d’obligation.

Cette rupture assumée avec les principes énoncés par « les hommes de 1789 » ne peut se comprendre qu’à la lumière d’une métaphysique religieuse, qui s’inspire essentiellement de trois sources : Platon, Le Nouveau Testament, Kant.

Nous essaierons d’en évaluer la portée et les enjeux : en quoi les écrits de Simone Weil peuvent-ils éclairer notre compréhension du présent, et donc nos décisions pour l’avenir ? Si la comparaison entre notre situation actuelle et celle des années 30 est pertinente, dans quelle mesure les « crises » que nous traversons sont-elles liées au fait que des analyses et intuitions comme celles de Simone Weil n’ont pas été – ou pas assez – prises en compte ?

Cette conférence se tiendra le 23/04/2024 à 18h30. Salle et lieu à préciser.